Où faire une évaluation neuropsychologique ?

L’évaluation neuropsychologique qu’on peut encore appeler « bilan cognitif » est réalisée par un (e) neuropsychologue à l’aide de tests étalonnés en fonction de l’âge, du niveau culturel et validés pour des pathologies spécifiques (notamment les lésions cérébrales).
L’évaluation est pratiquée systématiquement dans tous les centres accueillant des personnes lésées cérébrales et figure dans le compte rendu de séjour.
C’est dans ces centres que le médecin traitant le patient peut être sollicité par la famille pour des évaluations neuropsychologiques car la plupart du temps les neuropsychologues travaillent dans des structures.
Le bilan sera pris en charge par la sécurité sociale. Quelques neuropsychologues sont installés en libéral mais dans ce cas il n’y a pas de prise en charge du bilan par la sécurité sociale.

Qu’est-ce que la plasticité cérébrale ?

La plasticité cérébrale est la capacité du cerveau à organiser ou réorganiser les réseaux de neurones qui contrôlent les fonctions.
Ce mécanisme d’apprentissage de l’individu pour s’adapter à son environnement, est au maximum durant le développement de l’enfant jusqu’à l’âge adulte.
Lors d’une lésion cérébrale les fonctions correspondantes sont abolies ou affaiblies.
C’est la plasticité cérébrale qui permet la récupération que l’on peut souvent observer.
Elle est stimulée par l’environnement proposé dans le cadre de la rééducation.
Cependant, malheureusement, dans ce contexte de lésions ce mécanisme a des limites et les facteurs en sont multiples.

Qu’est-ce que l’état pauci-relationnel ?

C’est un état qu’on observe après le coma. On a l’habitude de distinguer 2 situations :
- L’état « d’ éveil non répondant » : le patient a les yeux ouverts mais ne rentre pas en relation avec les personnes qui l’entourent, ne parle pas, ne répond pas aux sollicitations, ne présente aucune action volontaire. Cet état a longtemps été appelé « état végétatif ».
- L’état « pauci relationnel » : la présentation du patient est très proche en apparence de l’état précédent mais il s’en distingue considérablement.
Le patient, utilise ses moindres capacités physiques pour répondre aux sollicitations de l’entourage et manifeste des émotions.
En fonction du statut neurologique les réponses sont différentes et peuvent être constantes ou inconstantes.
Ces états d’éveil qui entraînent une dépendance totale, peuvent être transitoires mais peuvent aussi devenir chroniques.
Des unités spécifiques ont été créées dans chaque région pour accueillir les personnes dans cette situation.

Qu’appelle-t-on séquelles invisibles ?

Contrairement aux séquelles physiques identifiables spontanément par l’entourage, les séquelles psycho intellectuelles (troubles de l’attention, de la mémoire, difficultés de conception et de réalisation d’une action etc…) et comportementales (instabilité de l’humeur, irritabilité, intolérance aux frustrations etc…) ne sont le plus souvent constatées qu’en situation de vie et uniquement par le handicap qu’elles entrainent.
Elles sont à priori « invisibles » tant pour la personne que pour l’entourage.
L’importance de ces séquelles est le plus souvent sous-estimée dans le cadre des expertises.
Il faut veiller à ce que la personne handicapée ait bénéficié d’une évaluation de son handicap dans des unités spécialisées de réadaptation/réinsertion de personnes cérébro-lées en centre MPR ou en UEROS.

Quelles démarches pour pouvoir reconduire après un T.C ?

Le traumatisme crânien fait partie des affections médicales incompatibles avec l’obtention ou le maintien du permis de conduire (décret du 31 août 2010).
La personne doit demander la validation ou l’autorisation de passer son permis de conduire au service spécialisé de la préfecture.
Un examen spécialisé par un médecin expert est demandé afin de déterminer les séquelles physiques, cognitives, comportementales, neuro-visuelles éventuelles susceptibles d’interdire la conduite automobile, d’en limiter la durée de validité ou de préconiser des conditions d’utilisation.
Dans certains cas de handicap physique, une adaptation du véhicule peut être préconisée.
En cas de handicap cognitif une évaluation de conduite peut être demandée dans une auto école spécialisée.

Mon mari sort du coma : comment communiquer avec lui ?

On a peu de témoignages des patients sur leur sortie du coma.
On peut cependant imaginer que la reprise de la vigilance est caractérisée avant tout par une perte totale des repères spatiaux et temporels.
Au début le patient peut ne pas avoir la capacité de répondre aux sollicitations.
Cela ne veut pas dire qu’il n’entend pas et n’a pas d’émotions. Il faut donc éviter de le harceler pour obtenir une réponse. Il faut l’entourer, le caresser, lui parler de lui, de ce qui lui est arrivé, lui dire où il est, lui parler de sa famille, observer et commenter ses réactions qui sont les seules réponses que lui permet son fonctionnement cérébral du moment.
C’est à partir de ces réactions que l’on peut initier un système de communication qui se normalisera progressivement.

Ma femme nie ses séquelles : que faire ?

Il y a deux possibilités :
- La personne n’est pas consciente de ses séquelles (c’est ce qu’on appelle l’anosognosie). Cette situation est transitoire et va, en général, céder progressivement sous l’effet de la prise en charge rééducative.
- La personne bien que consciente de ses séquelles n’en évalue pas les conséquences en terme de handicap et peut revendiquer ou se lancer dans des activités qu’elle ne pourra pas réaliser ou qui peuvent la mettre en danger.
Une interdiction stricte n’est jamais une solution. Dans ce cas il faut être patient et la mettre en situation avec un accompagnement pour réduire la mise en danger et faciliter la prise de conscience du handicap.
C’est le rôle des équipes de réadaptation pour la prise en charge de la personne. Elles peuvent aussi aider les familles à comprendre la situation et adapter leur comportement .